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Disparition du général d'armée François Gérin-Roze

Publié le 08 décembre 2020

Le général d'armée François Gérin-Roze est décédé le 7 décembre dernier.

Président de la Société des membres de la Légion d'honneur de 1999 à 2009, il avait apprécié "de façon très concrète le dévouement et l'engagement au profit de la SMLH de l'ensemble des sociétaires et des membres des bureaux des sections et des comités."

Il était grand officier de la Légion d'honneur et officier de l'ordre national du Mérite.

Les honneurs militaires lui ont été rendus le 14 décembre à l'hôtel national des Invalides.

L'amiral Alain Coldefy, président de la SMLH, les membres du conseil d'administration, les personnels du siège et l'ensemble des sociétaires présentent leurs très sincères condoléances à sa famille.

 

Discours du général Gobilliard : 

"Mon général,

Ce matin, c'est dans cette églaise des soldats et dans la cour d'honneur des Invalides que nous vous disions, le coeur serré, un dernier adieu. Cette cour que vous avez si souvent empruntée les dernières années de votre si belle et longue carrière. 

Peut-être est-ce en 1934, lorsque vous aviez 6 ans et que vous assistiez à la remise de la rosette d'officier de la Légion d'honneur à votre grand-père maternel Louis Dubreuil, héros de l'offensive de Champagne en 1915 et "Gueules Cassées", oui c'est peut-être ce jour-là que vous avez ressenti la vocation irrésistible de servir la France. Vous vouliez devenir officier, c'est-à-dire remplir un office, donc servir. 

Saint-Cyrien à 19 ans en 1947 au sein de la si belle promotion "Rhin et Danube". En 1949, à la sortie de Saint de Saint-Cyr, vous choisissez l'Armée Blindée Cavalerie. Votre élégance, votre rigueur, votre amour des soldats et votre soif d'aventures vous ont conduit à servir successivement au 12è régiment de Chasseurs d'Afrique, au 5è régiment de Cuirassiers, puis au 6è régiment de Cuirassiers, au 9è régiment de Chasseurs d'Afrique, au 1er régiment de Spahis et enfin à Besançon comme chef de corps du 4è régiment de Hussards. Partout vos supérieurs, mais surtout vos hommes ont reconnu en vous un vrai soldat, un vrai chef, en un mot un homme qui a toujours, avec tact et rigueur, su commander, orienter, ceux dont il avait la responsabilité. 

Diplômé de l'Ecole d'Etat-Major et breveté de l'Ecole Supérieure de Guerre, votre intelligence, votre hauteur de vue et votre sens de la diplomatie vous ont conduit à servir dans les plus hauts postes militaires : à Baden-Baden au commandement des Forces Françaises en Allemagne, à la 1ère Division Blindée comme chef d'état-major puis, reconnaissance suprême de vos qualités intellectuelles et opérationnelles, à l'état-major particulier du président de la République, Monsieur Valéry-Giscard d'Estaing. Enfin, après un temps de général adjoint de la 2è Division Blindée puis au 3è Corps d'Armée, vous avez pris le commandement de la 5è Division Blindée. Puis quelques temps adjoint à la 1ère armée, vous avez commandé le 1er Corps d'Armée et la 5è Région Militaire. En reconnaissance de votre action et de votre dévouement, en 1988, la France vous a nommé général d'armée. 

Vous êtes grand officier de la Légion d'honneur et titulaire de 7 citations obtenues pendant les guerres d'Indochine et d'Algérie où votre sens tactique, votre courage sous le feu et votre flegme ont forcé l'admiration de tous. 

Tout au long de cette ô combien magnifique carrière, vous avez été pour nous un exemple de rectitude. Votre vie a toujours été droite et sans concession. 

Pour vous, et je me souviens des belles discussions que nous avons eues ensemble, la vie d'un chef doit toujours être un idéal à chercher, un idéal à vivre, un idéal à transmettre, un idéal à donner. Vous disiez aussi qu'un homme est fait pour servir, un homme est fait pour aimer. Ceux qui sont là aujourd'hui et qui ont croisé votre chemin peuvent en témoigner. 

Vous auriez pu, après 41 ans au service de notre pays vous reposer. Non, vous avez pris du service en assurant pendant 6 ans la présidence de la Société des membres de la Légion d'honneur. 

Attaché à la tradition, vous étiez résolument moderne, et c'est bien dans ce souci de la tradition sans cesse renouvelée et ancrée dans notre temps que vous avez dirigé et guidé la SMLH. Vous y avez donné votre temps, votre énergie et votre coeur. 

Vous m'avez fait partager votre admiration pour les sociétaires que vous aimiez tant, si dévoués auprès des jeunes, des moins jeunes, des exclus, des handicapés, et vous avez su encourager leurs très nombreuses généreuses initiatives. 

Vos 4 enfants, vos petits-enfants, vos arrière-petits-enfants sont là ce matin à vos côtés. Je me permets de leur dire qu'ils peuvent être fiers de leur père, de leur grand-père, de leur arrière-grand-père ; que vous avez été mon général, un vrai français sans cesser d'être chrétien. Vous avez été un mari, un père, sans cesser d'être un ami ou un chef. Vous avez toujours considéré la relation avant la fonction. 

Mon général, votre épouse Elisabeth qui nous a quittés il y a 4 ans, vous attend là-haut auprès du Père. Vous l'avez tellement soutenue, cajolée, aimée, qu'elle va vous faire une grande fête avec Saint Georges et Saint François. Elle vous y attend les bras grands ouverts. 

Merci mon général de votre exemple, de votre vie de service, de votre passion pour la France et de votre amitié. 

Pour nous, il n'y a qu'un seul mot qui caractérise votre vie : cohérence. 

Merci et à Dieu mon général. 

Merci et à Dieu mon cher grand ancien."