Marins en mer épouses dans l'attente

Comment peut-on être marin aux XVIème, XVIIème et XVIIIème siècles et accepter de passer le tiers de sa vie en mer, enfermé dans un espace exigu sur des flots parfois déchaînés, accepter d'être séparé de sa famille pendant de longs mois et peut-être disparaître en mer ou dans un port d'escale sans jamais la revoir ?

Et pourtant c'est un monde qui conserve une très forte spécificité, un monde à part et qui se vit comme tel.

Les conditions de travail à bord y sont rudes. L'hygiène corporelle et alimentaire favorise le développement de maladies infectieuses et du redoutable scorbut. Et la mort reste une menace constante.

Pendant ce temps, dans la paroisse où elle réside dans l'attente de son époux, la femme doit se débrouiller seule en gagnant quelques sous pour subsister, elle et ses enfants. Elle est parfois en butte aux désirs de quelques hommes pour qui solitude est synonyme de disponibilités sexuelles, et auxquelles certaines céderont.

En revanche, dans sa solitude, elle y gagne une indépendance rare à une époque où le mari exerce une étroite tutelle sur sa famille. Veuve après la disparition de l'époux, elle conserve souvent à vie ce statut particuliuer, qu'elle apprécie par la liberté dont elle disposera désormais.