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SMLH69. Sortie culturelle en Ardèche
Sortie culturelle en Ardèche les 13 et 14 octobre 2025 – Section Rhône et métropole de Lyon SMLH
Lundi 13 octobre 2025 – Grotte Chauvet 2
Conférence de Mme Valérie MOLES, docteur en préhistoire.
Thème : quelle est la place de la grotte Chauvet au sein de l’art préhistorique occidental ?
Pendant 30 000 ans (de -40 000 à -30 000, paléolithique supérieur, période aurignacienne), les mêmes thèmes (représentations animales, humaines, et êtres composites) sont représentés par les chasseurs collecteurs partout en Europe, du Portugal à l’Oural. Ils témoignent d’une civilisation brillante et originale, avec 2 types d’art accomplis et maitrisés : mobilier (petits objets transportables) et pariétal (mur des grottes).
Cet art est lié à une vision, une pensée du monde, l’animalisme. Il est très codifié, renvoyant à une pensée mythique originelle.
La découverte de la grotte Chauvet a apporté des nouvelles données chronologiques (plus ancien chef-d'œuvre de l’humanité), thématiques (narration graphique fantastique, animaux comme le hibou et la panthère) et techniques (raclage, estompe et détourage au silex, animaux vus de face, perspectives, effets de mouvement).
La grotte Chauvet est inscrite en 2014 au patrimoine mondial de l’humanité parmi mille sites UNESCO.
Visite de la réplique de la grotte Chauvet avec le guide Simon.
Découverte le 18 décembre 1994 d’un site de 8 500m2 par 3 spéléologues (Jean-Marie Chauvet, Eliette Brunel et Christian Hillaire). La réplique reproduit 90% des dessins exprimés, dont 425 figures animales. Elle a nécessité 8 ans de récupération des données et 2,5 ans pour la reproduction avec différents matériaux.
Depuis 2015, les 10 stations proposées pour la visite sont une suite d’interrogations, d’hypothèses, sans aucune certitude, car l’archéologie n’est pas une science exacte. L’animal le plus chassé est le rêne, l’homo sapiens mesure 1,80 m et l’hypothèse privilégiée des représentations est le domaine spirituel.
Mardi 14 octobre 2025 – Viviers
- Visite de la chapelle attenante à l’hostellerie Charles de Foucauld, notre lieu d’hébergement et de restauration.
Conférencière : Sœur Juliane, appartenant à la congrégation des disciples de l’Evangile, congrégation qui appartient à la famille spirituelle de Charles de Foucauld.
Charles de Foucauld (1858-1916) a été moine trappiste de 1890 à 1897 et canonisé à Rome le 15 mai 2022 par le Pape François.
Dans cette chapelle, Charles de Foucauld a été ordonné prêtre à 43 ans le 9 juin 1901 par Monseigneur Frédéric Bonnet, évêque de Viviers. La chapelle abrite les répliques de 3 tableaux, réalisés par Charles de Foucauld, symboles de sa spiritualité et issus de la chapelle de Beni Abbès, située en Algérie : « la Sainte Famille », « le Sacré Cœur » et « la Visitation ».
Sœur Juliane nous a montré les originaux, conservés à l’abri de la lumière.
- Visite du Vieux Viviers
Conférencière : Mme Carole NAIMO, guide conférencière de l’office de tourisme des Gorges de l’Ardèche et du Pont d’Arc.
La région Rhône Alpes comporte 3 secteurs sauvegardés : le Vieux Lyon, le Vieux Chambéry et le Vieux Viviers. Les 200 bateaux de touristes qui naviguent chaque année entre Lyon et Arles s’arrêtent au port de Viviers.
La cité, bourgade fortifiée au XIVe siècle (remparts), est le siège depuis le Ve siècle d’un évêché (diocèse du Vivarais). Elle doit son nom aux pièces d’eau aménagées sur la rive droite du Rhône où l’on nourrissait et conservait le poisson (vivier). Sous les Romains, elle était centre d’approvisionnement de la cité d’Alba.
Au XIXe siècle, l’implantation des cimenteries Lafarge a vu la création d’une cité ouvrière, la Cité Blanche.
En 1947, le siège de l’évêché et la mairie ont été échangés : le Palais épiscopal construit par Jean-Baptiste Franque est devenu la mairie, l’hôtel de Roqueplane est devenu l’évêché du diocèse de Viviers.
Le Vieux Viviers comporte 2 parties : la partie basse (quartier populaire) et la partie haute (quartier canonial, cathédrale et maisons des chanoines).
Le quartier populaire est articulé autour de petites rues pavées au XVIIe siècle, les maisons n’ont pas de cour intérieure. Le monument Renaissance (1546) le plus remarquable (colonnes grecques, bas-reliefs des chevaliers) est la Maison des Chevaliers, hôtel particulier d’un riche bourgeois du Vivarais, Noël Albert.
La cathédrale Saint-Vincent de Viviers est la plus petite cathédrale de France en activité. Elle juxtapose un élément défensif (tour porte), une nef romane et un chœur gothique flamboyant. Le clocher « campanile » constituait la porte d’entrée du quartier canonial.
A l’intérieur, absence de transept, abside lumineuse, plafond en stéréotomie, les 6 tapisseries de la manufacture des Gobelins du chœur (4 x 6 m) qui datent de Napoléon III ont été retirées. Nous observons la couronne de lumière, la chaire en calcaire blanc de style art déco, la cathèdre, les 24 stalles sur 2 rangs, le tombeau des évêques de Viviers, l’orgue, le monument funéraire de Mgr Bonnet.
De l’esplanade, nous pouvons voir l’usine hydroélectrique de Châteauneuf du Rhône, le défilé de Donzère et la Joanade de Viviers qui domine la ville.
Mardi 14 octobre 2025 – Visite de l’abbatiale Sainte Marie de Cruas
Conférencière : Mme Charlotte BRUNEL, guide conférencière de l’office de tourisme intercommunal Bex Le Teil et Alba la Romaine.
L’abbatiale Sainte-Marie est une abbatiale romane, fondée en 804 et construite sur les ruines d’une villa gallo-romaine et d’une église paléochrétienne. Détruite, elle fut reconstruite entre le Xe et le XIe siècle, agrandie au XIIe siècle, elle subit les crues du Crûle, les troubles de la guerre de Cent Ans puis les guerres de religion et est abandonnée. Les moines se réfugient alors sur les hauteurs du village dans les fortifications d’un château. Elle a retrouvé la mémoire grâce aux 5 campagnes de fouilles entreprises à partir de 1970.
Orientée ouest-est, l’église actuelle comporte 2 parties distinctes :
- La partie basse, ouverte à l’origine aux pèlerins (itinéraire secondaire de Saint Jacques de Compostelle), qui possède une rare et magnifique tribune monastique édifiée au milieu du XIIe siècle, parfaitement conservée avec des colonnes monolithes dotées de chapiteaux et des clés de voute qui comportent des végétaux, des motifs géométriques (nœuds marins) et animaliers (lion, serpent), ainsi qu’une crypte avec des colonnes monolithes, témoignant des débuts de la sculpture romane.
- La partie haute, initialement réservée aux moines derrière des tentures, aujourd’hui réservée à la paroisse, avec des chapiteaux portant des animaux hybrides menaçants (provoquer l’effroi des moines ?), ainsi qu’une abside réputée pour sa mosaïque de style byzantin datée du XIIe siècle, Elie et Enoch envoyés au paradis de leur vivant.
Patrick Ligonnet du Comité 12 - Bron, Rhône Est
